Auteur : BARROT, OLIVIER
Éditeur : GALLIMARD
Collection : BLANCHE
Date de parution : 07/10/2021
EAN13 : 9782072878299
Né à New York en 1871 de parents d'origine allemande, Lyonel Feininger franchit pour la première fois l'Atlantique à seize ans pour aller étudier la peinture et la musique à Hambourg et à Berlin. Cinq années plus tard, il séjourne à Paris où il découvrira ensuite le cubisme, puis à Londres, retourne à Berlin l'effervescente:il peint, compose, fabrique des jouets, livre caricatures et bandes dessinées. Membre du Bauhaus à Weimar puis à Dessau de 1919 à 1933, où il fut un enseignant aimé et admiré, il est classé «peintre dégénéré» par le régime nazi, et retourne en 1937 aux États-Unis, où il finira ses jours.Feininger a vécu constamment partagé entre deux continents et deux cultures, américaine et européenne. Une singularité qui lui fit créer une oeuvre entre figuration et abstraction, peinture et gravure, qui lui vaut aujourd'hui d'être exposé dans les plus grands musées du monde. Un portrait kaléidoscope aux couleurs vives, contrastées comme celles des tableaux expressionnistes.
Le récit d’Olivier Barrot est celui d’un voyageur féru d’art ayant rencontré un autre voyageur faisant profession de peintre : Lyonel Feininger.
Né en 1871 à New-York de parents d’origine allemande, dès son enfance il rejoindra la terre natale de ses ancêtres et à l’adolescence voyagera dans les grandes villes européennes : Hambourg, Berlin, Paris, Londres. C’est au moyen de cette itinérance qu’il développe un goût pour la découverte, pour l’observation, pour la curiosité des villes et de leurs formes, ainsi qu’un sens de la fraternisation avec les grands mouvements artistiques d’avant-garde qui vont façonner son temps avant de marquer durablement l’histoire. Lyonel Feininger rejoindra dans la première décennie du XXème siècle le mouvement de la Sécession Berlinoise puis à l’instigation de Walter Gropius adhérera au Bauhaus où il enseignera de 1919 à 1933.
« A son insu, son histoire je l’ai sentie mienne, au même titre que cette porosité germano-américaine à laquelle je dois tant puisque façonné par l’esprit de ces deux univers mentaux ».
C’est ainsi que débute à distance une forme de chassé-croisé entre les deux hommes qui conduit volontairement ou non Olivier Barrot à mettre ses pas dans ceux du peintre et à le plonger dans l’univers foisonnant de sa création aux supports et aux expressions si divers.
L’éveil de ses sens passa d’abord par son attirance et sa dilection pour la musique enseignée par son père. Il lui préféra malgré tout la peinture mais Lyonel fut également un caricaturiste, un merveilleux graveur sur bois et manifesta une attirance pour les rails, les trains et les gares ainsi que pour la couleur bleue.
C’est également cette musique qui le rapprochera du peintre Paul Klee dont nous parlerons mercredi prochain 27 octobre à 19h à la librairie en présence de Stéphane Lambert. (Tous les renseignements à propos de cette rencontre signature sur le site de la librairie Saint-Paul, rubrique Actualité de la librairie.
L’artiste mettra du temps à être reconnu à l’égal de son talent et sa carrière devra se poursuivre aux Etats-Unis après que les nazis l’eurent classé parmi les artistes dégénérés. C’est ainsi qu’il retrouvera sa terre natale et qu’il y poursuivra son travail jusqu’à sa disparition en 1956.
Olivier Barrot nous livre son affection pour Lyonel Feininger et son œuvre en même temps qu’il fait preuve d’une vaste culture artistique en l’absence de laquelle la description du travail du peintre perdrait une partie de son sens. Le livre est de ce point de vue plus important que son épaisseur pourrait le laisser imaginer puisqu’il nous permet de découvrir en France une œuvre largement ignorée du grand public au moyen d’une contextualisation historique et géographique passionnante.
Christophe